Le taxi Londonien

Le ciel de Londres était couvert. Quelques gouttes commencèrent à tomber sur Kensington. Au bout de 10 minutes, c’était un véritable déluge.
— My dear Georges, si nous ne voulons pas que Dickens soit mouillé, nous devrions prendre un taxi, déclara Margaret en caressant son chien.
— My dear Margaret, avec cette pluie, ce ne sera pas facile. Oh, mais en voilà justement un ! s’écria Georges en faisant signe au chauffeur de s’arrêter.

Les voyant au dernier moment, le chauffeur du black cab tenta de freiner, mais l’une de ses roues s’enfonça dans un énorme nid-de-poule rempli d’eau et les éclaboussa copieusement.
— Oh ! parvint à marmonner Georges.

Il ouvrit la portière et, galant, laissa d’abord monter son épouse et Dickens, trempés jusqu’aux os. 
— Où est-ce que je vous emmène ? s’enquit le chauffeur.
— Au British Museum, je vous prie, répondit Georges imperturbable, alors qu’un filet d’eau lui coulait du nez. My dear Margaret, il y a actuellement là-bas une admirable exposition Turner, le grand peintre des tempêtes et des orages. Je pense que nous serons parfaitement dans le ton de ses œuvres, ajouta-t-il avec flegme.